samedi 1 mars 2008

La Dolce Vita

Culture anthropologique ?

Difficile de tirer un thème d’analyse d’un film aussi porteur en émotion. D’un point de vue global, je garde de la Dolce Vita, une impression de vie controversée. Des plaisirs foisonnants aux sombres réalités, ce film s’articule de façon théâtrale autour de personnages passionnés, dans une ambiance baroque. Confronté dans un milieu social aisé, voire aristocratique, les protagonistes s’adonnent au plaisir, dans la première moitié du film.

Pour moi, c'est bien dans cette partie du film que l'on retrouve le sens premier de l'expression "dolce vita". Alors que, la seconde partie, semble plus «terrestre » dans son approche. Elle signe un brusque virage dans la dramaturgie la plus totale. Le monde superficiel décrit par Federico devient de plus en plus noir et morbide. Tant et si bien qu'on en vient à assister à la décrépitude d'une société de consommation uniquement tournée vers la futilité et la joie de vivre. C’est sur cette notion de « plaisir », chaperonnée par l’omniprésence religieuse que je souhaite m’attarder. La Dolce Vita ne serait-elle pas une leçon d’hédonisme à la Fellini ? Voilà la question qui me taraude à la vue de ce film.

En effet, replaçons cette œuvre cinématographique dans son contexte. En 1960, l’Italie sort depuis peu, suite à la seconde Guerre Mondiale, d’une dictature fasciste sous Mussolini. Cependant l'Italie s'installe alors dans un régime démocratique, dominé par la Démocratie Chrétienne et des partis laïques antifascistes, qui favorisent à la fois la reconnaissance internationale, l'intégration européenne et un développement économique sans précédents. Ainsi, le pays se trouve à l’aube d’un boom économique, ses valeurs changent. Les plus jeunes oublient l’angoisse de la Guerre, leur désir de vivre passionnément s’accroît.

L’hédonisme, d’un point de vue purement laïc, signifie la tentation de rechercher par les sens corporels, le plaisir, la satisfaction et le bonheur. Les sens corporels sont la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, le goûter.

D’un point de vue religieux, pour le cas d’un païen, on peut facilement comprendre que celui qui ne connaît pas Dieu est esclave de l'hédonisme, car il a été créé avec un immense besoin d'apprécier, de trouver sa satisfaction en Dieu et de se savoir estimé par celui-ci. Mais comme ce sont des réalités totalement étrangères et inconnues pour un païen, il se rabat alors sur les choses d'en bas, des «idoles». Ce sont ces idoles que côtoie Marcello. Elles sont une cible idéale pour les paparazzis, et Anita Ekberg en est la personnification.

Cependant l’hédonisme engendre de fortes polémiques dans la théologie. En tant que tel, l'hédonisme n'a pas une unique définition tant les courants philosophiques dits hédonistes sont multiples, divers et variés. Néanmoins, on peut constater que tous les penseurs que l'on peut qualifier d'hédonistes s'accordent sur le fait que le plaisir est le souverain bien, et que la douleur doit être rejetée.

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